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Les aventures de Kori
(Auteur : Rico
- Ah, c’est vous, le fameux Kori… Modérateur : Berek)
Il existe une série télévisée underground qui ne circule que par des réseaux de connaissances : les aventures de Kori. Entre l'aventurier intrépide et le savant au grand coeur, il y a peu de chance que vous puissiez voir un jour la diffusion de ses exploits. Heureusement, nous sommes là et nous avons pu convaincre l'équipe de production, au vu de l'ambition énigmesque du site qui recoupe la trame de la série, de nous laisser vous diffuser quelques extraits de cette saga. Voici les moments clefs - relater tout l'épisode serait trop long et contraire au mouvement underground - des X épisodes la première saison. Parviendrez-vous à vous montrer digne de Kori ?
D’emblée, l’individu sec, presque squelettique, faisait mauvais effet à Kori. Malgré son mètre soixante-cinq, il donnait la désagréable impression de regarder les gens de haut. Peut-être cet homme était-il un bon gestionnaire, et encore, Kori nourrissait quelques doutes à ce sujet, mais il ne respirait en tout cas aucunement la fibre humaniste que son poste de conservateur du Louvre aurait pourtant nécessitée… - Monsieur le conservateur… Kori adopta une attitude qui lui permettait de garder ses distances tout en satisfaisant l’étiquette. - Je ne sais pas pourquoi le commissaire a tellement tenu à vous faire venir, il s’agit manifestement de plaisantins qui ne veulent rien de mal, même s’il faut leur reconnaître une certaine audace. - J’ai déjà aidé le commissaire dans quelques enquêtes où il était question d’art ou d’archéologie. Je pense qu’il estime que mes maigres connaissances pourraient lui être utiles. Pouvez-vous me préciser ce qu’il s’est passé exactement ? - Ce qu’il s’est passé ? Vous n’êtes pas encore au courant ? Je le répète depuis ce matin à la police, adressez-vous donc à votre ami ! J’ai du travail qui m’attend, moi ! « Bon, eh bien, va faire ton travail de gratte-papier et disparais ! », pensa Kori, en souriant aimablement à son interlocuteur. Il se dirigea vers le commissaire Delasalle, qui s’affairait autour de ses équipes, mais Kori, qui le connaissait maintenant depuis plusieurs années, voyait déjà bien que l’enquête piétinait, et que ses gesticulations tentaient de masquer son impuissance. - Bonjour, Maxime !, lança Kori en s’approchant de la petite équipe du commissaire. A sa vue, le visage de ce dernier s’illumina. - Ah, Kori, je t’en supplie, sauve-moi ! - De quoi ? De ton enquête ou du conservateur ? - Ah, tu l’as rencontré celui-là… Quelle calamité ! C’est tout juste s’il ne me reproche pas d’être ici… Et il n’a pas l’air de se rendre compte de la situation ! Pour lui, c’est juste une plaisanterie… Non, mais, une plaisanterie ! Tu y crois, toi ? - Euh, à vrai dire, Maxime, je ne sais pas encore de quoi on parle, je viens d’arriver. - Ah, pardon, je croyais qu’il t’avait mis au courant. - A part qu’il était la cible de plaisantins et de tes équipes, il ne m’a rien dit, non. - Bon, je vais te briefer rapidement. Figure-toi que ce matin, à leur prise de fonctions, les conservateurs des départements de peinture se sont rendus compte qu’une bonne quarantaine de tableaux avaient été déplacés ! A priori, il n’y a aucun vol, rien ne manque ! Enfin, c’est ce que me disent les conservateurs, là, mais je crois qu’ils sont toujours en train de faire l’inventaire. Tu imagines ça ? On a une bande capable de s’introduire dans le Louvre, le musée le mieux protégé d’Europe, à l’insu des gardes qui patrouillent constamment pendant la nuit, en se jouant des grilles, des systèmes d’alarme, des chiens et… et elle se contente de déplacer des tableaux ! C’est insensé ! - Je vois… Et le décharné qui n’y voit qu’une plaisanterie ! Impossible, il s’agit d’un avertissement, ou je ne m’y connais pas ! - Ah, j’étais sûr que tu penserais comme moi. Mais va lui expliquer ça, toi ! Kori prenait la chose au sérieux. Ils étaient aux prises avec des professionnels. Et les professionnels ne faisaient jamais rien au hasard. Notamment en ce qui concernait l’art et la cambriole ! Il fallait s’attendre à autre chose et s’y préparer au mieux. Et pour ça, comprendre ce que signifiait ce tour de passe-passe. Kori, qui connaissait bien le Louvre pour le fréquenter à chaque fois qu’il le pouvait, passa de salle en salle, se mêlant à la foule des premiers visiteurs. Les tableaux avaient évidemment vite repris leur place avant l’ouverture des portes. Les équipes de son ami étaient confinées dans des endroits inaccessibles au public, et tout le monde avait l’air de vaquer à ses occupations quotidiennes. Il fallait qu’il se frotte à nouveau au conservateur, il n’avait pas le choix. Il se fit conduire à son bureau et s’annonça. Au bout d’une demi-heure, l’assistante du conservateur le fit pénétrer dans un magnifique bureau, orné d’œuvres qui ne dépareraient pas dans le catalogue d’exposition. Kori distingua le conservateur engoncé dans son fauteuil et s’approcha de lui, en essayant de masquer le dégoût qu’il lui inspirait. - Monsieur le conservateur, excusez-moi de vous déranger à nouveau… - Au fait, Monsieur Kori ! Vous n’imaginez pas à quel point mon temps est précieux… - Je n’en doute pas, Monsieur, je n’en doute pas. Voila, je me suis entretenu avec le commissaire et nous pensons l’un comme l’autre que ce que vous appelez une plaisanterie est en réalité un terrible avertissement à ne pas prendre à la légère ! - Ah ! Ah ! Un avertissement ? Mais de quoi mon Dieu ? Vous lisez trop de romans d’aventure, jeune homme ! - En général, je ne me contente pas de les lire, non. - Bon, je ne sais pas pourquoi le commissaire, qui a apparemment décidé de prendre ses quartiers dans mon musée… - Dans le musée de la République - Dans mon musée, vous a fait venir, jeune homme, mais je vous l’ai dit, mon temps est compté et je ne peux rester assis à bavarder avec vous. Que voulez-vous ? - Voila, il me faudrait l’inventaire exact des œuvres qui ont été déplacées. - Vous croyez peut-être que je vous ai attendu pour demander à mes subalternes de préparer ça ? Tenez, voici ! J’ai fait cette liste, en mettant les œuvres échangées face à face. Le conservateur tendit une feuille arrachée d’un cahier de brouillon à Kori, qui ne put s’empêcher d’esquisser un rictus un peu dédaigneux. Ce petit chef prenait vraiment cette affaire à la légère ! Il s’était contenté de lister les œuvres en mettant l’une en face de l’autre celles dont les places avaient été échangées : Charles Ier roi d'Angleterre <=> Apollon amoureux de Daphné Le Militaire et le Petit Tambour <=> La Toilette de Vénus La Vierge, l'Enfant Jésus et le petit saint Jean-Baptiste <=> Le Christ parmi les docteurs L'enlèvement de Déjanire par le centaure Nessus <=> Le marché aux herbes à Rome, près du Capitole La Vierge à l'Enfant avec saint Charles et saint François <=> Le Bal des noces du duc de Joyeuse La famille de Darius aux pieds d'Alexandre <=> Le repentir de saint Joseph Jacques-Bénigne Bossuet <=> Paysage avec les ruines du mont Palatin à Rome Faisan, lièvre et perdrix rouge <=> Saint Macaire de Gand secourant les pestiférés Jeanne d'Arc au sacre du roi Charles VII, dans la cathédrale de Reims <=> Le pont de bois Jeune peintre dans son atelier <=> Combat de Turcs et de chevaliers Le dessert de gaufrettes <=> La Forge de Vulcain Cheval espagnol dans une écurie <=> Edouard Bertin Le Sommeil de l'Enfant Jésus avec des anges musiciens <=> David et Bethsabée Le peintre Adolphe Desbrochers, enfant <=> La mort de saint Bruno Combat de Minerve contre Mars <=> Le panier d'oeufs Portrait d'une jeune femme tenant un chien <=> Effet de nuit dans un bas-côté d'église Le Roué à Oxford <=> Erasme Le repos de Diane chasseresse <=> Le jeu de la main chaude Jeune fille à la fenêtre <=> Jules Auguste Armand de Polignac Portrait allégorique d'un couple avec joueuse d'orgue <=> Le Christ devant Pilate - Monsieur le conservateur ? - Quoi encore ? Vous êtes toujours là, vous ? - Excusez-moi, mais c’est largement insuffisant. Il nous faudrait une liste bien plus précise, avec les auteurs de ces tableaux, leur emplacement, leur date, leur technique, une description un peu plus précise. Il nous faut trouver leur point commun, ou leur différence ! Je suis persuadé que ces « plaisantins » puisque vous vous obstinez à les appeler comme ça n’ont pas choisi ces tableaux par hasard ! Kori crut que le conservateur allait s’étrangler. Il pensait bien que son discours ne lui plairait pas, mais il avait maintenant peur d’avoir provoqué une crise d’apoplexie ! Le visage du conservateur commença par blêmir - Kori, qui venait de passer devant « Le radeau de la méduse », se dit que le conservateur aurait très bien eu sa place sur cet esquif -, puis s’empourpra. Là, Kori se dit que Delacroix avait dû prendre ce visage pour modèle pour les couleurs de « La mort de Sardanapale ». - Pas suffisant ! Mais que croyez-vous espèce d’avorton ! Que j’ai le temps de vous faire une liste avec les adresses des peintres aussi ? Et les noms des modèles peut-être ? Débrouillez-vous donc avec votre ami le commissaire, vous trouverez tout ce que vous voulez sur Internet, tiens ! Et maintenant, déguerpissez ! - Avec un immense plaisir !, se moqua Kori. Dire que la destinée du Louvre était entre les mains de ce genre de personnage ! Kori retrouva bien vite le commissaire qui paraissait maintenant au bord du désespoir. - Maxime, tu aurais un plan du Musée, s’il te plaît ? Et un endroit tranquille ? - Bien sûr Kori. Viens par là. Le commissaire emmena Kori dans un bureau, à l'écart des visiteurs et des employés pour le laisser travailler, soudain rassuré quant à l'issue de cette enquête. Kori sortit son petit carnet et un crayon quand le commissaire sortait de la pièce. Il n'avait pas besoin d'internet, lui, pour savoir tout ce qu'il y avait à savoir sur ces oeuvres qu'il avait déjà longuement étudiées... - Bon, voyons cela alors…. Kori se plongea dans ses recherches, indifférent à l’agitation de l’équipe du commissaire autour de lui. Comme toujours, quand il était concentré, peu importait ce qui pouvait se passer autour de lui, il était d’une extrême attention. - Ah, voilà. Déjà, le décharné aurait pu voir ça ! Quel incompétent ! Tiens, pourquoi n'ont-ils pas déplace de Quadart ou d'Uccello ? Il continua à noter des noms, des dates, des chiffres sur son petit carnet, ratura des lignes, les réécrivit plus bas, se mit à grommeler, puis, enfin, après une heure de recherches assidues, leva la tête de son travail et appela le commissaire qui attendait avec impatience…. - Ah, Maxime, nous avions raison… Je ne sais pas ce qu’il va se passer, mais je peux te dire exactement quand ! Le problème, c’est qu’il va falloir l’annoncer à notre ami… Si tu veux bien, je vais te laisser gérer ça, dorénavant, d’accord ? - J’imagine que je n’ai pas le choix… - Pas vraiment, non ! S’il ne fallait protéger tout ce magnifique patrimoine, je ne dirais rien. Je suis sûr qu’il va se glorifier d’avoir déjoué un complot à lui tout seul, en plus, c’est bien le genre… Mais non, nous n’avons pas le choix. Il faudra se tenir prêt ! - D’accord, mais tu m’as dit que tu savais exactement quand ? - Oui, je te l'ai noté là, ces cinq mots collés, il faudra que ton équipe soit sur le qui-vive…
Le 24/11/11 :
Attention ! Prendre Baugin 24, Corot 70, Sabatini 8, Victors 32, Poussin 18 et Vigée-le-Brun 9.
Le 27/12/11 :
Oubliez : prendre maintenant baugin 27, corot 43, david 51, poussin 18, sabatini 12, vigée le brun 8
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