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N° 752 - La prise d'otages [KORI] par Rico

Kori était à côté du commissaire Delasalle pour l’inauguration du musée sur les grands explorateurs. Si le premier serait bien sûr venu voir son grand ami, Eric Lerouge, couper le cordon qui permettrait d’entrer dans ce lieu magnifique et découvrir toute l’histoire des navigateurs, le second n’était là que pour résoudre une prise d’otages.

Un groupuscule avait en effet téléphoné tôt dans la matinée pour dire qu’ils retenaient une dizaine de personnes dans le futur musée retraçant la vie des navigateurs. Ils les relâcheraient sans leur faire de mal si on corrigeait l’erreur communément admise et que ce musée voulait imposer comme vraie : ce n’est pas Christophe Colomb qui a découvert les Amériques.

Si la demande paraissait saugrenue, les moyens utilisés et la détermination des preneurs d’otages semblaient extrêmes. Ils ne reculeraient devant rien.

Le commissaire Delasalle jetait des coups d’œil furtifs à l’assemblée triée sur le volet tandis que Kori attendait avec impatience son ami.

Nous étions là dans l’inauguration pour les personnalités. Non pas que l’on voulait faire une différence, mais Eric Lerouge était un passionné et il avait eu envie de faire un discours pointu sur les merveilles que l’on trouverait dans ce musée. Ses amis lui avaient alors conseillé de faire une inauguration pour les personnes du domaine et une autre pour le tout public que son premier discours risquait de fatiguer…

Il en avait donc été ainsi et une liste de presque cent cinquante personnes avait été constituée. Tous avaient répondu à l’invitation et se trouvaient ici.

Et pour Delasalle, le chef des preneurs d’otages également : dès que la police avait tenté d’investir les lieux, dès qu’ils avaient eu la moindre initiative, un coup de fil leur avait fermement demandé de renoncer. L’homme était donc dans la place, mais qui était-ce ?

A dix heures précises, Eric Lerouge entra et Kori se concentra : il savait que son ami allait leur donner un indice.

Légèrement mal à l’aise dans son costume – et probablement à cause de la prise d’otage – Lerouge puisa au fond de lui les ressources nécessaires pour sourire et commencer à parler :

- Enfin, mesdames et messieurs, enfin un musée est destiné à mettre en avant les plus grands navigateurs que le monde ait portés ! Ceux sans qui les Caraïbes ou l’Océan Pacifique nous seraient resté inconnus, ceux qui nous ont permis d’explorer le Canada ou de traverser le Cap Horn. Et ceux qui nous permettent de rêver à des vacances en Floride, aux îles Canaries ou à Tahiti – et des trois, je ne saurais lequel choisir…

L’ambiance se trouvant détendue par cette petite mise en bouche, Lerouge commença à devenir plus précis dans son discours, ajoutant des dates, des lieux ou des noms de capitaines plus ou moins inconnus.

Kori n’écoutait plus. Il se pencha vers Delasalle qui scrutait toujours la salle.

- Maxime... Peux-tu me passer la liste des invités ? Je pense connaître le nom du chef des preneurs d’otage…