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N° 741 - Le trésor de Kiminwé [KORI] par Rico

Kori, l'aventurier, descendit précautionneusement la pente rocheuse, s'agrippant aux aspérités des parois humides pour ne pas glisser.

Il avait enfin trouvé la grotte qu'un épais amas de mousse dissimulait, au cœur de la forêt sauvage et se sentait gonflé par l'excitation de toucher enfin au but.

Et effectivement, la lumière se fit plus vive. Ce n'était plus sa faible torche qui éclairait le sol et faisait danser des ombres inquiétantes, mais une lueur qui venait de devant, plus loin.

Il se fit plus silencieux encore, pour ne pas trahir sa présence et, après une lente progression, finit par arriver dans une vaste grotte souterraine, éclairée par une source inconnue qui semblait monter directement du sol.

Il n'y avait personne ici et aucun danger que quelqu'un arrive du plus profond de la terre : le boyau qu'il avait suivi était la seule entrée.

La joie l'envahissait. Il avait soigneusement recouvert le passage derrière lui et personne ne viendrait. Il était le seul, le seul face au trésor des Kiminwé.

Car le trésor était là, face à Kori, protégé par une sorte de verre ou de plastique abîmé. Un cube transparent entourant un coffre ouvert empli d'or, le tout posé sur un socle de pierre brute.

Kori s'approcha pour examiner le verre. De nombreuses personnes avant lui semblaient avoir tenté de le briser... Il n'était donc pas le premier et le lieu n'était pas inconnu. Pourquoi alors le trésor était-il toujours là ? Et pourquoi n'y avait-il pas plus de monde ici ?

Du bout des doigts, il caressa la paroi.

Aussitôt, la pièce se mit à trembler tout autour de lui. Il n'eut que le temps de se maudire - ne jamais rien toucher avant d'avoir tout examiné avec soin ! - avant de se précipiter vers l'endroit d'où il était venu mais trop tard. Une pierre immense bascula, obstruant le passage.

Le sol continuait de trembler. Il sembla s'effondrer, commençant par le pourtour. Un trou se formait tout autour de la salle, grandissant vers le centre et le trésor.

Kori s'en rapprocha, pensant que c'était le seul endroit sûr : s'il était toujours là, ce qui avalait le sol, quoi que ce fut, s'arrêterait avant.

Et en effet, dans un rayon d'un mètre autour du trésor, le sol cessa de disparaître. Tout semblait se stabiliser.

Kori jeta un œil dans le gouffre qui s'était formé. Partout, dans le fond, s'empilaient les ossements de ceux qui étaient venus avant lui...

La situation n'était guère reluisante et la protection du coffre plutôt efficace... Mais Kori savait que les protections n'étaient là que contre les intrus et qu'elles avaient toujours un secret permettant de s'en sortir.

Puisqu'il n'y avait que cela à faire, il décida d'inspecter le coffre à la faible lueur qui montait maintenant du peu de sol qui restait.

De l'autre côté, celui qui ne lui faisait pas face à son entrée, se trouvait un présentoir penché semblable à un lutrin. Dessus, huit plaques se trouvaient sous huit marques creuses de même taille. Kori conclut qu'il devait poser les plaques dans les creux. La seule question était : comment ?

Le système était astucieux : le bas des creux étaient amovibles. Si les plaques n'étaient pas posées de la bonne façon, le peu de sol qui restait devait disparaître d'une façon ou d'une autre, faisant basculer le malheureux aventurier vers la mort. Les "bas amovibles" s'éclipsaient pour laisser tomber les plaques afin que le suivant puisse tenter sa chance...

Kori regarda l'ordre des plaques avant de les prendre. C'était au moins une disposition qu'il ne ferait pas...

Les huit plaques étaient différentes. D'abord, elles étaient ornés de marques qui semblaient les numéroter de 1 à 8. Ensuite, elles ne semblaient pas avoir le même poids... C'était sûrement de cette façon que le mécanisme savait si elles étaient bien disposées ou non : chaque plaque devait peser le poids qu'elle indiquait. Ainsi, la plaque 1 devait peser 1 jusqu'à la 8 qui pesait 8... Un système interne devait les peser quand elles étaient posées.

Légèrement effacées par le temps, des notes surmontaient les creux. Kori conclut que les Kiminwé, comme tant d'autres, devaient être des gens joueurs pour laisser des indications permettant de trouver la solution... Mais il avait relevé plus d'un défi, celui-ci ne serait pas le dernier !



Kori observa ce qui était à coup sûr des multiplications.

Cette civilisation fonctionnant sur le culte de la trinité et du tout, Kori conclut que tout devait être utilisé à chaque fois. Il y avait donc deux multiplications différentes utilisant chacune tous les chiffres de 1 à 8. La multiplication des résultats donnait alors une solution ; celle-ci utilisant elle aussi toutes les plaques...

Bien plus tard, quand le sol se fut remis en place et que la dalle protégeant l'unique sortie eut disparu, Kori, emmenant le trésor avec lui, repensa à sa première conclusion. Il était loin de s'attendre à pareille astuce…

Quelle est la solution que Kori a entrée du premier coup ?