Message

Message

Titre

Titre
N° 748 - Morituri te salutant - Part 2 [KORI] par Rico

Un indice semblant apparaître dans ce vestiaire (non, ce ne pouvait pas être une coïncidence !), autant continuer à chercher à cet endroit.

Kori continua à observer les mosaïques et arriva là où les artistes romains avaient représenté les plus fameux gladiateurs. Enfant, il avait rêvé de ces noms qui lui inspiraient toujours un profond respect, mais également une certaine crainte. Ces noms, qu'il avait maintes fois croisés dans les livres sur la civilisation romaine qu'il dévorait, il les revoyait là, retranscrits sur ces parois : Ursius, dont la force égalait celle des plus grands ours des montagnes, Fulgur, le foudroyant, Victor, qui avait accumulé tant de victoires, Beryllus, le brillant, etc.

Kori avait toujours fait confiance à son sixième sens. Celui-ci ne l'avait que rarement trahi dans ses multiples recherches, aux quatre coins du monde. Son regard alla encore une fois de l'un à l'autre des gladiateurs représentés et s'arrêta sur Beryllus. « Le brillant ».... Il admira la composition de la représentation, s'approcha du mur et observa ce personnage plus précisément. Il avait quelque chose de particulier, mais quoi ? Les matériaux utilisés étaient les mêmes que les autres, les couleurs ne différaient pas, mais il dégageait un je-ne-sais-quoi de satisfaction et, oui, de bien-être, alors que ses comparses étaient en plein effort. Et puis, d'un coup, Kori comprit ce qui n'allait pas. L'un des bras de Beryllus était manifestement plus grand que le second... On eût pu croire à une approximation de l'artiste, mais Kori connaissait la valeur de ces mosaïstes. Une telle erreur était impossible. Les magnifiques proportions des autres personnages ne laissaient aucun doute.

Beryllus... « Le brillant ». Si l'on voulait indiquer l'emplacement d'un trésor, c'était tout indiqué.

Fébrilement, Kori s'empara de sa pelle et commença à creuser à l'endroit que semblait indiquer le bras démesuré. Etonnamment, il ne savait que penser... D'habitude, quand il était sur le point de découvrir un trésor, une relique, ses sens étaient aiguisés, il frissonnait... Là, rien...

Il était sur le point d'abandonner, se convaincant qu'il avait été le jouet d'une hallucination concernant le fameux bras de Beryllus, quand sa pelle heurta un objet dur.

Se forçant à ne pas se précipiter, il s'agenouilla auprès du trou qu'il venait de creuser, nettoya le plus patiemment possible sa découverte : un coffre ! Un coffre qui semblait encore en excellent état, malgré les nombreuses années qu'il avait passées sous terre.

Kori réussit à dégager le coffre et l'examina. Sa rude expérience lui avait appris qu'on n'ouvrait jamais, ô grand jamais, un coffre sans l'avoir examiné sous toutes les coutures. Il fut pris d'un petit rire nerveux : il savait bien qu'il ne fallait pas vraiment compter sur un trésor « inestimable », mais les dimensions réduites du coffre, ainsi que son poids, n'auguraient vraiment rien d'exceptionnel.

N'ayant détecté aucun mécanisme pernicieux, Kori se décida à ouvrir le coffre... Au dos du couvercle, il distingua un dessin et un plan :



Il y jeta un coup d'œil rapide et se concentra sur le contenu... Qu'est-ce que ça voulait dire ? C'était une blague ? Le coffre contenait des statuettes d’oiseaux, qui, en tous les cas, n'avaient rien d'inestimable ! De la camelote ! Quelle déception !

Précautionneusement, Kori aligna ses découvertes sur le sol et les tria. Il y avait là huit statuettes : une autruche, deux éperviers et cinq coucous. Dubitatif, Kori examina les figurines, mais ne put rien conclure de leur examen.

Il revint au plan. Lui, au moins, était éloquent ! Kori avait à maintes reprises étudié les environs et reconnaissait sans problème l’endroit. Qui avait dit que les croix ne désignaient jamais l’emplacement d’un trésor ? En latiniste émérite, il avait immédiatement traduit le HIc du plan, même s’il avait tiqué sur les deux majuscules.

« Voyons… On sait d’où l’on doit partir. Le tracé doit permettre de suivre la bonne direction. Mais à quelle distance se trouve l’emplacement marqué ? »

Kori envisagea un instant de faire creuser le long de l’axe dessiné, mais l’idée dut vite être abandonnée : avec les outils de l’époque, le tracé ne pouvait pas être extrêmement précis, et suivre une direction déviant ne serait-ce que de deux degrés de l’angle exact serait totalement improductif.

Non ! Il lui fallait absolument la distance. Inutile de penser que l’échelle du plan permît un quelconque calcul. Kori savait bien que le principe même d’échelle n’était pas connu à l’époque.

Il reporta son regard vers les statuettes…

Son regard s’éclaira d’un coup, il se mit à compter sur ses doigts… Et sortit précipitamment de la salle, convaincu de savoir maintenant où le trésor était caché.

Où va-t-il creuser ? (les 6 mots et nombres collés. Exemple : 314159,2mdelacolumnatraiani)