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N° 746 - La trace de Kereb [KORI] par Rico

Après avoir déjoué les pièges mortels des couloirs de l’antre de Teremnesa, Kori entra dans la salle des ancêtres, déchirant la pénombre de la flamme dansante de sa torche.

Les ombres ondoyaient sur les murs ornés de décorations ancestrales, gravées dans les murs poreux par des pierres pointues et la patience de milliers de mains. Combien étaient venus ici travailler et rendre hommage aux anciens ?

Kori avançait dans le silence qu’imposait le respect de cette salle millénaire et la prudence que nécessitait la progression. Même si de nombreux obstacles avaient été déjoués pour arriver ici, qui pouvait affirmer qu’il n’y en avait plus ?

Le lieu, pour peu que Kori puisse en distinguer les détails, paraissait inviolé depuis de nombreuses années. En tout cas, c’est l’impression qui s’en dégageait contrairement aux couloirs humides et immémoriaux qu’il avait suivis pour arriver ici.

Le sol était couvert d’une poussière proche du sable. L’air était lourd et renfermé mais aussi sec et comme tiré d’un moment sans temps, irréel et ne ressemblant à aucun autre.

Si l’étude des Termnesaen se révélaient juste, ils n’honoraient pas de Dieux mais des vieux de leur tribu à qui la sagesse de l’âge avait donné un rôle de guide spirituel par-delà les âges. Ils entreposaient les dépouilles embaumées dans un lieu secret où, paradoxalement, de nombreux villageois venaient se recueillir. Ce n’était cependant que ceux qui étaient assez sages pour ne pas révéler l’endroit et entendre, par-delà les siècles qui les séparaient de leurs aïeux, les voies à suivre pour prospérer. Vu l’extinction de la race, il semblerait qu’ils n’aient pas eu l’ouïe assez fine…

Mais le plus intéressant était que les dépouilles étaient enterrées avec des reliques. Certains les recherchaient dans le but avoué de les revendre au plus offrant et de s’enrichir au plus haut point mais Kori, lui, n’y voyait qu’une valeur inestimable et archéologique.

Sur tout le pourtour de la salle s’élevaient, comme il l’avait prévu, des tombeaux ouverts abimés par les ans. Dans chacun d’eux, remarquablement conservés malgré le temps passé, ceux qui avaient été des êtres reposaient, secs et debout, dans les niches. Mais au lieu d’être horribles, ils paraissaient sereins et prêts à dévoiler les secrets du monde.

Pourtant, aucun n’était accompagné des ornements prévus et Kori se demandait s’il était bien le premier à fouler ces lieux antiques. Sa crainte se révéla fondée quand il découvrit, gravé sur le mur, des traces trop fraîches pour être antiques :


Quelqu'un était venu ici et avait laissé un message codé – ce qui ne pouvait être que Kereb, l’infâme voleur de trésors qui n’avait pour but que la richesse personnelle au détriment de l’enrichissement culturel de tous !

Il fallait que ce fût lui ! Qui d’autre aurait laissé des traces de son passage, qui aurait pris le temps de graver des signes sur le mur ? Qui, surtout, aurait eu l’ego démesuré de marquer un message codé ? Quel besoin avait-il de le rendre illisible ?

Bien qu’il doutât de l’importance ou de l’intérêt d’un tel message, Kori entreprit de le déchiffrer. Très rapidement, il fut convaincu qu’il avait eu raison sur deux points : le message était récent et se résumait à deux mots aussi inintéressants qu’inutiles.