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Un périple littéraire à vélo
(Auteur : Jayare
Comme le trajet en Eurostar s'étirait un peu, je me suis mis à feuilleter la revue gratuite distribuée aux passagers. Rien de bien folichon. Sauf peut-être un texte assez atypique publié dans une rubrique de libre-expression. Le voici : Modératrice : Véronica)
J'avais besoin de vacances. Et j'avais aussi besoin de prendre un peu d'exercice. Le problème, c'est que je n'avais que trois jours devant moi. Un ami m'a fait une suggestion épatante : le trajet Londres-Brighton à vélo. Deux jours de randonnée, pas trop de côtes, la campagne verdoyante du Surrey… et je pouvais même espérer du beau temps. J'adorais l'Angleterre et je n'avais jamais visité Brighton : ma décision était prise. Départ de Paris en Eurostar, trajet à vélo jusqu'à Brighton, puis retour à la case départ en ferry et train : tout s'enchaînait à merveille. Ce que je n'imaginais pas dans mon voyage, c'est qu'il allait être ponctué de références aux auteurs les plus divers. Dans ce tournoi, je vous propose de retrouver tous les auteurs qui ont croisé virtuellement ma route pendant mon périple.
« Un plaisir qui compte Il est un plaisir cher au cœur de tout bibliophile qui a la chance d'habiter une grande ville : flâner chez les bouquinistes. On a toujours l'impression de pouvoir y mettre à jour des pépites malgré l'obscurité et l'humidité des rayonnages. Vous pouvez notamment y découvrir des auteurs inconnus, ou tomber inopinément sur un tome recherché de longue date. Qui aime l'écrit et le vieux papier ne perd jamais son temps dans ce genre d'échoppes. Et pour moi, plus le magasin est en désordre, plus je m'y amuse. Comme si j'explorais un château médiéval, je fouille chaque recoin à la recherche d'un trésor oublié. Je me moque du regard désapprobateur des bons bourgeois, souvent outrés par la vue d'un client vautré dans la poussière et occupé à dépouiller consciencieusement une caissette de livres de poche. Ces gens-là, préoccupés par leurs grands destins, ne comprendront jamais que le vrai plaisir de la fréquentation des bouquinistes se trouve à même le sol… Comment peut-on espérer, en restant les bras croisés devant un rayon, trouver la perle rare ? Non, ce serait beaucoup trop facile : il faut bel et bien transpirer un peu et se salir les mains. Alors, et alors seulement, on peut vraiment savourer en connaisseur le goût du triomphe. On peut brandir à pleines mains, comme l'aurait fait un chevalier de la table ronde avec le Graal, l'opus qu'on aura si patiemment traqué. Si je devais me défaire de ce rituel, le plaisir serait presque inexistant ! » En le parcourant, j'étais assez admiratif de la progression lyrique du texte, et de la place judicieuse de chaque mot... Il savait écrire, celui qui avait signé ce texte. Mais le plus fort, c'est qu'il y avait aussi matière à en déduire le nom d'un auteur ! Vous devez vous connecter pour répondre.
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