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Merci de confirmer votre choix !
Itinéraire initiatique d'une chasseuse d'énigmes
(Auteure : Véronica
Certaines énigmes jouent de leur longueur et c’est en la noyant sous un flot impressionnant qu’elles dissimulent leur clé. Je devais donc absolument me rendre à Cuba pour rencontrer Fidel et écouter ses discours fleuves...Modérateur : Marvin)
Marvin pensait que je devais vraiment faire quelque chose pour me perfectionner en énigmes et il m'a suggéré de faire un grand voyage pour aller étudier les spécialités des différents pays du monde. J'ai donc profité de l'été pour réaliser ce projet ambitieux et je vous ai ramené les pages de mon carnet de voyage, classées par ordre alphabétique, et non dans l'ordre réel de mes étapes. Chacune de ces pages doit vous permettre de trouver le nom d'une commune du pays où je me suis rendue ensuite. Ces communes peuvent être réelles ou imaginaires, modernes ou historiques, grosses ou petites, illustres ou inconnues... Leurs noms s'écrivent toujours en un seul mot et, lorsqu'elle existe, la forme en français est privilégiée. (Londres plutôt que London.)
« Compatriotes, L'Histoire s'écoule, capricieuse, à travers d'étranges dédales. Voilà vingt-cinq ans, sur cette même place, nous disions un dernier adieu à quelques cercueils contenant de petits fragments de restes humains et d'effets personnels de certains des cinquante-sept Cubains, onze Guyanais, la plupart étudiants boursiers à Cuba, et cinq fonctionnaires culturels coréens, décédés des suites d'un acte de terrorisme incroyablement brutal. La mort de toute l'équipe d'escrime junior, masculine et féminine, qui rentrait au pays après avoir glané toutes les médailles d'or mises en jeu à un championnat centraméricain de cette discipline, fut particulièrement bouleversante. Un million de compatriotes, les trémolos dans la voix, les yeux embuées et les joues bien souvent baignées de larmes, dirent un adieu plus symbolique que réel à leurs frères dont les corps gisaient au fond de l'océan, sous les tropiques. Personne, si ce n'est un petit groupe de personnalités et d'institutions amies, ne partagea notre douleur ; pas la moindre commotion dans le monde, pas de graves crises politiques, ni de réunions à l 'ONU, ni de danger de guerre imminent. Peu nombreux furent sans doute ceux qui comprirent de par le monde la terrible signification de ce fait. Quelle importance pouvait bien avoir la destruction en plein vol d'un avion de passagers cubain emportant soixante-treize personnes ? C'était presque monnaie courante. Des milliers de Cubains n'étaient-ils pas déjà décédés lors de l'explosion du La Coubre, dans la lutte contre les bandits de l'Escambray, lors de l'invasion mercenaire de la baie des Cochons, et au cours de centaines d'actions terroristes, d'attaques pirates et d'autres faits analogues ? Quel être humain allait donc prêter attention aux dénonciations d'un petit pays ? Il suffisait, semble-t-il, d'un simple démenti du puissant voisin et des médias par lesquels il inondait le monde pour qu'on oublie l'affaire. Peu importent tes vaches si tu ne peux les traire... Qui aurait pu prédire que, vingt-cinq ans plus tard, presque jour pour jour, une guerre aux conséquences imprévisibles serait sur le point d'éclater à cause d'une attaque terroriste tout aussi répugnante qui coûterait la vie à des milliers d'innocents aux États-Unis ? Si l'autre attentat - triste augure - avait tué des citoyens innocents de plusieurs pays, celui-ci a emporté des personnes de quatre-vingt-six nations. Pour combien de leurs proches l’être aimé a-t-il ainsi disparu ? Cette fois-là comme cette fois-ci, on n'a retrouvé que les traces des victimes : à la Barbade, on ne put récupérer aucun cadavre ; à New York, à peine quelques-uns, pas toujours identifiables. Dans les deux cas, le crime horrible a plongé les proches dans un vide immense et une angoisse infinie ; a produit une douleur insupportable et une indignation profonde dans chacun des deux peuples. Il ne s'agissait pas d'un accident ou de ratés mécaniques ou d'une erreur humaine : c'étaient des faits tout à fait intentionnels, conçus et réalisés de sang-froid, l‘étrenne de la terreur. On constate toutefois des différences entre le crime de la Barbade et l'attaque terroriste insolite et sinistre contre le peuple nord-américain : celle des États-Unis a été l’œuvre de fanatiques prêts à mourir en même temps que leurs victimes, les tresses d’explosifs à la ceinture ; à la Barbade, celui de mercenaires qui ne couraient pas le moindre risque. De toute évidence, ceux-là n'avaient pas comme objectif principal de tuer les passagers : ils ont détourné les avions pour attaquer les tours jumelles et l'édifice du Pentagone, la mort des innocents à bord ne leur important aucunement ; à la Barbade, les mercenaires visaient essentiellement à tuer les passagers. Dans les deux cas, l'angoisse des voyageurs dans les ultimes minutes de leur vie, en particulier ceux du quatrième appareil piraté aux États-Unis - car ils savaient ce qui s'était passé à New York et à Washington - a dû être terrible, semblable à celui des passagers et de l'équipage cubains quand ce dernier faisait une tentative désespérée pour ramener l'appareil à terre alors que cet objectif, lettre cachetée du destin, était d'ores et déjà impossible à atteindre. On a pu aussi constater dans les deux cas du courage et de la détermination : à la Barbade, par l'enregistrement des voix de l'équipage cubain ; aux États-Unis, par les rapports parvenus au sujet de l'attitude qu'ont assumée les passagers... » Zut, je n’ai plus de caractères et mon avion m'attend... Vous devez vous connecter pour répondre.
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