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N° 1089 - Au marché MOIS-Fruits et Légumes par Scrablor

Pierre est devant son étal favori, celui des fruits et légumes.
- Bonjour Monsieur, qu'est-ce qu'il vous faudra ? Aujourd'hui, j'ai de très beaux choux-fleurs.
- Je vous remercie, mais je n'en ai pas envie.
- Vous avez tort, avec une bonne sauce blanche, c'est excellent.
- Je connais, j'en mange volontiers, mais là, non...
- J'ai aussi des salades bien sympatiques...
- Non, je vais vous prendre des fruits.
- Bonne idée. Qu'est que je vous mets ?
- Des figues.
- Production française, du Vaucluse. Combien ?
- Une livre, s'il vous plaît... Ah ! J'aime bien votre étal, tous ces parfums, toutes ces bonnes effluves...
- J'en suis ravi.
- C'est pas comme chez votre voisin, le bouquiniste. Tous ses vieux livres sentent le moisi, c'est très déplaisant !
- Eh ! Il n'y peut rien, c'est son fonds de commerce... Huit euros vingt. Avec ça ?
- Des bananes.
- De Martinique, garanties sans chlordécone.
- J'espère bien ! J'en prendrai six. Ho ! Et chez la fleuriste, cette odeur de terre humide, désagréable au possible. Je plains les horticulteurs...
- C'est un métier, il en faut... Voilà six bananes pour deux euros quarante. Autre chose ?
- Des noix.
- Fraîches ou sèches ? Les deux sont du même petit producteur de l'Isère.
- Des sèches, un bon kilo. Ah ! Ne parlons pas du boucher, là. Quelle puanteur, ça sent le cadavre, la charogne... Beurk !
- Vous êtes végétarien ?
- Non, non. Tout au plus flexitarien. Mais je n'aime pas le boucher de ce marché. La dernière fois que je lui ai acheté un rôti, c'est le chat qui a mis la patte dessus !
- Il a dû le regretter !
- Prenez le boudin par exemple, du sang et des boyaux, un mélange sacrément malodorant ! Et l'andouillette, vous savez ce qu'on en dit ? C'est comme la politique, ça sent forcément la m...
- C'est ma foi vrai ! Un kilo cent, ça ira ? Sept euros et dix centimes. J'arrondis à sept euros.
- Très bien, merci... Des noix, des bananes, des figues, ce sera tout. Voici un billet de vingt euros.
- Merci. Vous êtes bien bavard aujourd'hui, ça fait plaisir. Et deux qui font vingt.
- Oui, d'habitude, je suis très réservé. Mais aujourd'hui j'avais envie de vous témoigner ma satisfaction de vous trouver ici. Figurez-vous que je vous ai même inventé un surnom en trois mots, avec l'article et les espaces...